Le Burn-out des entrepreneurs

Ne vous enfermez pas, et parlez de vos difficultés. »
(Lu dans Les Echos).

Témoignage d’un jeune entrepreneur, père deux enfants.

Récemment il a racheté une entreprise, employant 30 salariés, en pleine crise économique et alors que le secteur ne se portait pas bien.

Il s’est accroché, n’a rien lâché.

Son rythme effréné l’accaparait de cinquante-cinq à soixante heures par semaine.

Il y a un an, il atteint enfin son objectif : l’équilibre et la pérennité de l’entreprise.

Seulement, pendant tout ce temps, c’est son corps qui a “trinqué”.

Une fatigue latente qui lui tombait dessus chaque matin, difficile à juguler, accentuée par le stress et le manque de sommeil. Il a néanmoins continué, au point de dépasser ses limites.

Les premiers signaux d’alerte sont arrivés au mois d’août quand le chef d’entreprise prend de vraies vacances en famille.

Mais celles-ci se révèlent angoissantes, avec la sensation de ne pas réellement se reposer, de ne rien maitriser et de se sentir inutile. En septembre, il reprend son rythme effréné… et s’écroule.

En cachette, il va alors aller voir un médecin. Lequel lui prescrit des antidépresseurs.

« J’étais épuisé intellectuellement. À force, on n’en peut plus et on tombe. Personne ne s’en doutait ... J’avais honte de parler de mes difficultés. Car le fait de flancher aurait pu être perçu comme de la faiblesse. Et un chef d’entreprise ne flanche jamais…n’est-ce pas ? » soupire-t-il.

Jusqu'au jour où il est prêt à tout pour dormir... Son épouse le fait hospitaliser en urgence.

Là, on le met au repos forcé, sans Internet ni téléphone. Il lui faut se couper de l’extérieur pour pouvoir déconnecter.

Pourtant, au bout de dix jours, il commence à tourner en rond et manifeste le désir de rentrer chez lui. Mais pas question de remettre les pieds dans l’entreprise.

« J’avais envie de voir mes enfants, de m’occuper d’eux », dit-il.

Il réaménage son temps, délègue la gestion de son entreprise à ses trois collaborateurs et éteint son téléphone portable.

Après avoir consulté un coach , il se met à la relaxation et ose – enfin – parler de sa situation autour de lui.

Et tombe de haut : « Je me suis rendu compte que beaucoup d’entrepreneurs vivaient la même chose que moi, que je n’étais pas seul dans cette situation. Chacun tient comme il peut, avec des antidépresseurs, des somnifères … C’est incroyable que ce sujet reste si tabou, alors que nous sommes nombreux à partager la même chose ! »

Depuis un mois, le jeune patron est retourné dans son entreprise en réaménageant ses horaires.

« Je m’efforce de m’écouter. De toute façon, mon corps me rappelle très vite à l’ordre, par de très fortes migraines. Je retourne alors chez moi me reposer », raconte-t-il.

“A l’impossible, nul n’est tenu” est sa nouvelle devise.


Il délègue – beaucoup –, perd du temps pour mieux s’organiser, fait des pauses à midi en déjeunant à l’extérieur du bureau pour ménager une rupture dans la journée et lever la tête du guidon.

« Je croyais que je pouvais tout maîtriser, mais c’était illusoire. Je ne faisais que me fatiguer », reconnaît-il.

Il s’entoure désormais de personnes qui lui correspondent et qui partagent sa nouvelle philosophie de vie.

Son double projet : faire monter en gamme son entreprise … et prendre du temps pour lui, pour bricoler, jardiner. Des activités manuelles qui lui font du bien, qui lui permettent de ne plus courir après mille et une obligations.

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